lundi 3 avril 2017

L'ambivalence des sentiments... à moins que ce ne soit le sentiment d'ambivalence...

De retour sur le blog... et encore une fois je me promets que je vais m'y tenir parce que j'aime écrire, j'aime partager et surtout j'ai besoin de me rassurer, d'évacuer. Je n'ai jamais été très adepte des journaux intimes, et pourtant je perçois bien ici, le pouvoir guérisseur de l'écriture.


On le sait, l'envers d'Instagram n'est pas celui que l'on voudrait faire paraître. Lorsque je déroule mon compte, comme beaucoup d'autre, je vois les jolis moments, ceux que j'ai envie de partager. Derrière ces belles photos, (attention hein,soyons bien clair, je parle des photos des autres comptes, je n'arrive pas, malgré toute la bonne volonté que j'y mets, à faire des photos sereines, douces et apaisées) j'imagine une réalité identique.


Et pourtant... chez moi, ce n'est pas le cas... ( je précise parce que Maman A, elle, gère comme une chef... rarement un mot plus haut que l'autre, tellement de bienveillance et de sérénité... Ca met la barre tres haute!)


Derrière mes photos, il y a souvent eu une journee pas jolie jolie, j'ai juste capté une bulle de bonheur et l'ai partagée. Beaucoup trop de cris, de pleurs, d'invectives, peu de négociation, donc beaucoup de conflits... et la culpabilité, viscérale, de ne pas arriver à leur apporter ce dont elles ont besoin. Souvent, le soir, je suis rongée par cette p****n de culpabilité... J'ai tellement peur qu'elles se disent aujourd'hui et plus tard, que je ne suis pas une bonne Maman, en tout cas pas celle qu'elles auraient voulu avoir. Heureusement pour elles, elles ont la chance d'avoir une deuxième Maman, un modèle plus adapté et plus fiable. 


Pour remédier à Ca, depuis quelque temps, chaque matin, je me dis "aujourd'hui pas de cris, tu prends sur toi et tu travailles ta patience" parce que oui, c'est le cœur du problème, je n'ai aucune patience. Autant te dire que je n'ai pas réussi un seul jour, voir meme, une seule matinée. 


Je manque clairement de bienveillance et sûrement meme de tendresse pour passer outre les provocations de ces petits monstres, et pourtant je les aime plus que tout. Je n'ai pas été livrée avec les options patience et bienveillance, alors je compose... Je suis une mère nourricière, je réponds aux besoins élémentaires, je m'assure qu'elles aient tout le confort matériel dont elles ont besoin, mais je ne suis pas certaine de leur apporter le confort affectif... je réponds au moindre pleur, comme un animal, je cherche à comprendre ce qui ne va pas, pour répondre aux cris et quand je ne trouve pas, la pression monte! Évidement, ma première réponse, meme auprès de Juliette qui a 4 ans Est la bouffe! Un bibi, ca apaise. Si Ca ne fonctionne pas Ca doit être un bobo, sûrement les dents Ou le ventre... et les fesses donc la couche, mais apres une séance de pleurs, un bibi Ca ne fait pas de mal non plus...! 


Beau-papa et Belle-Maman me font souvent remarquer que mes filles sont faciles et que nous avons de la chance, que je ne peux pas leur en demander tant (et je n'ai pourtant pas l'impression de me plaindre... c'est quelque chose qui est important pour moi, je ne veux pas que les filles m'entendent me plaindre d'elles, JAMAIS!) Durant les vacances, alors que j'étais en ébullition parce qu'une fois de plus, j'avais l'impression de ne pas arriver à les gérer (p****n de pression!), Beau-Papa, m'a fait par deux fois, la remarque que j'étais trop brusque avec elles. Je me suis retenue de pleurer, mais tu sais, un de ces gros chagrins d'enfants, ceux qui sont inconsolables... Je n'arrive même pas à faire illusion une semaine... 


Hier soir, j'ai lu un billet sur un blog qui traitait de la bipolarité et de la maternité. Autant te dire que j'ai eu l'impression de me reconnaître... puis j'ai lu un témoignage sur la magniaco-depression et la maternité, la aussi j'ai eu l'impression de me reconnaître. En vrai, ce qui me dérange, c'est le fait que je ne me maîtrise pas. Je me mets une pression telle à chaque moment, qu'en fin de journée, la cocotte explose... et je culpabilise... et je me mets une pression plus forte le lendemain... c'est sans fin cette histoire! 


Bref, tu l'auras compris, je suis en plein doute, permanent... et cela depuis que je suis Maman... alors au bout de presque 5 ans, je suis fatiguée... fatiguée de moi meme et fatiguée de la pression que je mets sur mes enfants... 


Alors je vais poser Ca la, comme ca, sans queue ni tête, et je vais culpabiliser d'avoir "admis" mon impuissance, d'avoir admis que celle qui est ingérable, c'est moi! 


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