jeudi 17 novembre 2016

Petite histoire de prématurité... s'il en est!





J'ai envie de dire que notre histoire n'est pas la bonne, pas une vraie histoire de prématurité... peut être parce qu'elle était prévue, attendue et préparée... et pourtant! 

Les chouquettes sont nées à 32 Sa... 32 Sa+ rien... à la fin des 6 mois, presque 7. A la fin de la grande prématurité, la toute fin! Les protocoles de suivi qui iront jusqu'à leur 6 ans nous le rappellent... c'est d'ailleurs bien la seule chose, car nous avons une chance folle (quand je te disais qu'on avait épuisé notre quota de chance pour les 10 générations à venir je ne mentais pas!) pour le moment, nos filles n'ont aucune séquelle! Oui, pour le moment... si les protocoles vont jusqu'a leurs 6 ans, ce n'est pas innocent! 


Tout notre ressenti de cette période est drivé, voir faussé par notre parcours... pour nous, 32 SA, c'était inespéré! J'ai une pathologie, confirmée lors de ma 2eme grossesse, car pas ou peu encadrée lors de la première, qui fait que mon col ne tient pas au poids et qu'il s'ouvre sans contraction... son P'tit nom est Béance du col. Clairement il doit y avoir plusieurs stade de béance car je n'ai pas perdu ma première, j'avais juste le col ouvert à... 5 mois! Par chance, il a tenu dilaté à 3 ou 4 pendant 3 mois de plus! Sauf qu'avec des triplés, l'histoire n'est pas la même, le poids se prends plus vite, et la, il n'a pas tenu! Du coup, sans crier gare, lors d'une visite de routine, rapprochée car Dieu (mon obstétricien, remember!) avait un doute... à 21 Sa, mon col a lâché et s'est très fortement raccourci! Du coup, premier passage par la case hospitalisation, pour la mise en place d'un protocole expérimental ou presque... Cerclage en urgence, et alitement stricte, on sert les fesses pour arriver à 25 SA, limite légale de prise en charge des bébés, s'ils venaient à naitre... 

32 SA! Meme en rêve, je ne l'aurais pas espéré! D'autant que le terme pour les triplés est a 34 SA. 

On a été hyper suivi des ce moment la. On avait des paliers à passer pour ne pas voir trop loin et garder espoir... D'abord 25 SA, 20% de chances de survie, 90% de risque de handicap... 28 SA ou le 1er kilo atteint, 80% de chance de survie, mais encore beaucoup trop de risque de handicap... 30 SA, puis 32 SA... A chaque stade, son niveau de développement des bébés, développement des poumons, apprentissage de la tétée, maturité digestive, maturité du cerveau... Mais a aucun moment on ne peut présager de l'état de santé des bébés à la naissance puis par la suite. 

A peine les chouquettes aperçues dans la salle de naissance (enfin Emma seulement, ils les ont vite emmené) elles ont été prises en charge en réa-néonat, juste à coté de la salle... Je réalise seulement maintenant, qu'il n'y avait qu'un pédiatre de garde (week-end de pentecôte oblige...) un deuxième qui a été appelé en urgence. Nous avons eu la chance d'avoir des enfants en pleine santé et une équipe médicale au top! Les filles ont respiré seules des la naissance, Apolline, 1,745 kg n'a pas eu besoin d'aide du tout, ses soeurs, Emma, 1,745kg et Camille, 1,875kg ont fait une maladie des membranes hyalines, un mot bien impressionnant pour dire qu'il a fallu les aider à respirer en leur injectant un produit leur permettant de décoller leurs poumons... Nous étions tellement soulagées de les savoir vivantes, que nous n'avons pas prête attention aux 5h qui nous ont séparé de leur rencontre. 



Nous avons pu faire un peau à peau des minuit, avec Apolline, et quelques fils. Notre première rencontre a été impressionnante, meme si nous SAVIONS et c'est bien la la grande différence qui nous sépare d'une famille ayant vécu une naissance prématurée impromptue.... Impressionnant de ne pas découvrir le visage de mes filles car recouvertes de tuyaux, impressionnant parce que l'équipe avait passé ces 5h à nous rassurer en nous disant qu'elles allaient très bien, mais que ça prenait du temps de tout stabiliser... 5h pendant lesquelles elles m'ont été enlevées... Mais je n'aurais rien pu faire de mieux hein? Je m'étais bien imaginé des tuyaux, mais pas la taille, ni tout cet attirail de machine qui les aidait. Parce que oui, dans notre cas, les machines les aidaient, elles ne les maintenaient pas en vie. Nos 3 minis bébés nous donnaient une belle leçon de courage et de persévérance, elles se débrouillaient toutes seules comme des grandes! Paradoxalement, j'étais super étonnée qu'elles soient "finies", des bébés en miniature... Je me souviens avoir regardé leurs doigts et leurs ongles... Tout y était! Je m'étais préparée à ce qu'elles ne soit pas finies, mais pas à ce qu'elles soient si petites... (40 cm, 42 cm et 45 cm), et pas à ce qu'elles soient piquées de partout... mon coeur de maman s'est fendu!

Apolline a très vite été transférée en neonat, elle allait bien ma toute petite, juste une énorme couveuse pour le transfert, et hop sur une table chauffante. Camille et Emma sont restées en soins intensifs toute la nuit, pour rejoindre leur soeurs au petit matin. Tout pareil, juste une énorme couveuse pour le transfert, et hop la table chauffante. Elles en prenaient de la place, mes minis bébés, une chambre presque pour elles toutes seules et toutes leurs machines. 



Et la, on ne rigole plus, j'ai pu les voir le lendemain, j'étais dans mon lit donc j'ai eu un jocker concernant le protocole, mais seulement maman A et moi pouvions les toucher, nos familles pouvaient les apercevoir derrière des vitres... en visite, nous devions nous laver les mains, mettre une blouse, se désinfecter les mains des qu'on les touchait et qu'on passait d'un bébé à l'autre... J'ai eu beaucoup de mal a les manipuler pour les changer... malgré mon expérience de maman... J'avais tellement peur de les casser mes minis bébés, tellement peur de leur faire mal! 







Le moment le plus difficile à été celui du retour à la maison... sans mes bébés... Tiraillée entre la joie de retrouver ma grande que j'avais très peu vu pendant les 2 mois d'hospitalisation et le désespoir (oui oui, sous le coup du babyblues j'étais vraiment en plein désespoir) de ne pas rentrer avec mes minis bébés à la maison! et pourtant JE SAVAIS! 



Nous avons alors pris notre petit rythme, visite le matin et le soir pour les soins, l'une après l'autre, peau à peau... Chaque visite est une fete, meme si notre coeur palpitait à chaque fois que notre smartphone affichait l'indicatif neonat... Le numéro faisait encore parti de mes favoris jusqu'au mois dernier... elles ont 17 mois! Nous y allions le coeur léger, loin de penser aux risques qu'elles couraient chaque jour...



Il aura fallu ce papa, il est gravé dans ma mémoire, ce papa que j'ai vu accompagner son  mini bébé dans la chambre d'à coté. Mais qu'il était triste et perdu ce papa, loin de la joie d'une naissance. Il aura fallu ce papa pour que je réalise, que non, ce n'était pas une fete... que nous avions une chance énorme que nos enfants aillent bien et d'avoir été préparées à la prématurité... Il aura fallu ce papa pour me rappeler que la vie de ces enfants ne tient parfois qu'a un fil... Il aura fallu ce papa... pour me ramener à la réalité de la prématurité...

Je me souviens des mots de leur pédiatre : "elles ne nous embêtent pas, on ne le embête pas"! Elles ont grandi tranquillement, tout a été fluide, malgré les machines, les bips, les protocoles.

Nos minis bébés ont fait 3 semaines de néonat, ont atteint les 2 KG et sont sorties, à 35SA, un exploit! Mais qu'est-ce que nous n'étions pas rassurées de les avoir à la maison! Finalement, ces machines qui bippent, qui sonnent, qui hurlent parfois, elles avaient quelque chose de rassurant. Nous sommes sorties au bout de 3 semaines, la ou certains minis bébés restent 4 mois!

A 6 mois, nous avons fait le 2eme contrôle avec l'équipe de psychométriciens, nos minis bébés avaient récupéré les capacités d'un bébé de leur âge, nos minis bébés étaient sortis de cet état de prématurité qui a caractérisé leur naissance. Nous poursuivons le suivi, mais plus rien ne peut nous rappeler qu'elles étaient grandes prématurées.

Nous mesurons chaque jour notre chance et la savourons... Pour beaucoup la prématurité est une épreuve bien plus difficile, car inattendue et cette incertitude de chaque jour transforme les parents de minis bébés en super-parents que j'admire. Car oui, nous ne pouvons pas vraiment dire que nous avons vécu la prématurité..


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mardi 27 septembre 2016

Délivrance! Un accouchement sous haute surveillance.





Si l'on n'a pas joué à l'euromillion le jour de l'annonce de cette grossesse triple, m'est-avis que nous avons épuisé notre quota de chance pour les siècles à venir, sur 10 générations lors de leur naissance!

Je ne t'ai toujours pas raconté la fin de ma grossesse, difficile et incertaine, mais j'ai le besoin ces temps-ci d'évacuer toutes les émotions par lesquelles je suis passée depuis 18 mois. 

Pourquoi aujourd'hui j'ai besoin de te parler de cet état qui a caractérisé la naissance de mes chouquettes... Surement parce que nous pouvons maintenant dire que nous avons passé le plus dur! Surement parce que je vois passer beaucoup de témoignages de mamans de multiples dont les grossesses ne finissent pas comme elles ont commencé... Surement parce que je mesure tout les jours la chance que nous avons d'avoir des enfants, les 4, en bonne santé et très vives. 

Je vais commencer par le commencement... Enfin, meme si je kiffe te faire découvrir mon histoire dans un ordre dont la chronologie est toute relative, tu commences à me connaitre... 

Le commencement: l'accouchement quoi!

On ne peut pas dire que l'on n'avait pas été prévenu, et que leur naissance à 32 SA était un exploit. Je pense même qu'ici on peut parler de miracle, vu que j'ai été cerclée à 21SA sur la table d'accouchement. Oui oui tu as bien lu, 21SA, les bébés ne sont pas considérés comme viables (d'ou les émotions fortes depuis 18 mois). Alors autant te dire que le jour de leur naissance, même si je me suis encore dit que c'était trop tôt, j'étais plutôt fière de mon combat, de notre combat.

La veille de l'accouchement, je me présente aux urgences avec ces contractions régulières qui ont rythmé ma grossesse, mais, nouvelle done, elles font super mal les charognes! J'ai fait une écho le matin meme, je sais que les filles pèsent 1,8kg et qu'elles vont bien, que leur pronostique vital n'est plus engagé. Comment te dire que maintenant je crois Dieu (mon obstétricien remember!) quand il me dit que les issues des grossesses hyper-multiples se jouent au mental! Et ben moi, je te dis que si j'avais un doute j'en ai plus: la  j'ai un mental de Winner! Bref, le vendredi, je me présente aux urgences obstétrique en leur annonçant fièrement que j'ai des contractions douloureuses et régulières! Oui oui fièrement parce que lors de la naissance de Juliette, alors que j'étais dilatée à 5, il parait que comme je n'avais pas mal, je n'étais pas en train d'accoucher!! (retour à la case maison, sans passer par la salle de travail) Non mais blague à part, nous avons eu de la chance que Juju supporte bien les contractions, parce que tout s'est fait à la maison ou presque! 

Donc, fière d'être sure que ce ne soit pas un faux travail et, rembarrée par la sage-femme des urgences:

Moi: "je viens parce que j'ai des contractions régulières ET DOULOUREUSES"
Elle: "Vous êtes à quel terme?" 
Moi: "32SA"
Elle, affolée: "Ouhlala mais c'est beaucoup trop tôt!"
Moi perplexe, genre elle a un scanner à la place des yeux et voit forcément mes bébés dans mon ventre: "mais... j'attends des triplés..." quelle évidence!
Elle: "Ah oui alors je vais vous installer mais avant attendez dans la salle d'attente"

Arf, 1/2 sésame seulement... Tu as déjà attendu sur une chaise en plastique pendant ce qui m'a semblé être une éternité, alors que tu n'as pas eu le droit de t'assoir depuis 2 mois, donc que tu as perdu tout le rembourrage de ton cher fessier et qu'en plus de ça, tu as des contractions DOULOUREUSES je te dis?

Bref, test pipi classique, et attente en salle d'examen. Le col n'a pas bougé, ouf, en même temps, c'est le cerclage qui le tient! Ouf parce que lorsque l'on te cercle, il faut impérativement couper le cerclage avant l'accouchement , sinon, en gros, les bébés passent quand meme et RIP ton col de l'utérus! Déjà que le mien est bien mal en point, alors bon!

Finalement, on m'installe vite et je suis examinée. Ah oui effectivement, les bébés appuient sur le col... Bon on va faire une écho, et pose de monitoring. Classique quoi! Sauf que moi, la petite phrase de Dieu la dernière fois que l'on s'est vu, n'est pas tombée dans l'oreille d'une sourde, voir, j'avais gagné en qualité auditive ce jour là: 
"La prochaine fois sera la bonne, on n'essayera plus d'arrêter l'accouchement, vous avez assez souffert" 
Ahhhhh merci pour la compréhension. 

Donc je sais, je sens que c'est pour ce soir! L'obstétricien de garde passe la tete dans la salle, me dit ce que je sais déjà, que je suis en travail, mais qu'ils vont tenter le tout pour le tout, et me descendre une fois de plus en salle de naissance pour tenter de stopper l'accouchement, avec l'accord de Dieu! Patatra! Encore une perf, et mes veines qui petent à force d'avoir été piquées et d'avoir subit des traitements agressifs pour endiguer la propagation de bactéries vicieuses qui avaient cru qu'elles pourraient entamer mon moral d'acier. 3, que dis-je, 4 tentatives plus tard, on me pique sur la main arghhh! Je te rappelle ou non ma phobie des aiguilles? 



Bon, je relativise, je me dis que c'est vraiment mieux pour les bébés, et je suis si fière d'être arrivée à 31+6 (ben oui la veille on est a 31+6) mais le deal avec Dieu c'était 32. Un deal est un deal, je tiens le coup. En fait je tiens surtout le coup parce que, hormones de grossesses obligent, je crois encore naïvement que je vais pouvoir accoucher par voie basse (la dingue quoi!)




Salle de naissance, Tractocile et autres batteries de médicaments administrés en seringues automatiques, celles la meme que tu ne peux pas mouiller mais que tu dois te trimbaler partout, douche et WC compris... Celles la meme qui t'obligent à dormir le bras tendu et qui sonnent toutes les 3 heures (jour ET NUIT) pour être rechargées... Bref, contre toute attente, les contractions se calment, je n'en reviens pas moi meme... On peut dire que je les aurais mérité ces bébés!

On me monte en chambre, il doit être 3 ou 4h du mat, au 2eme, encore, en grossesse patho, alors que je reve du 4eme, les chambres avec bébés (non mais en plus je reve vraiment parce que je sais que je n'aurais pas mes bébés avec moi une fois l'accouchement passé). Nous dormons 3h avant que le petit dej ne frappe à la porte, puis le balai de monitoring, prise de tension, ménage et autres entrées dans la chambre (meme le réparateur de la ligne de téléphone s'y est mis!).

12h, on me sert mon plateau repas (du poulet, oui oui parce qu'à Pellegrin, ils ont un élevage de poulet en batterie, et comme cette année est une bonne année à Poulet, ils en servent à tous le repas!), je dis a Maman A que tout est calme, les bébés ont joué à cache-cache avec les capteurs du monito, je l'ai encore sur le ventre... (On m'en a tellement fait, que le gel qu'ils utilisent irritent ma nouvelle carapace zébrée qui me sert de ventre), elle peut aller récupérer Juliette chez Tata Lulu et l'amener dans un parc de jeux pour profiter d'elle un petit peu, ce qu'elle fait. 



14h, les contractions reprennent, de plus belle. Shit, Maman A vient de partir...et d'arriver au parc de jeux. Je la préviens, mais n'ai plus aucun espoir d'accoucher un jour, et pense jouer mon rôle de couveuse jusqu'a la fin des temps. Enfin... elle a le temps hein, le temps qu'ils me redescendent en salle de naissance pour me passer du tractomachin et la cure de celestruc, afin d'arrêter une fois de plus le travail. Oui, sauf que le 3eme Jumeaux (terme d'echographe) nous fait des blagues et ne supporte plus les contractions. En meme temps, la pauvre, il faut la comprendre, elle est dans mes cotes, et les contractions la plie en 2 mais dans le mauvais sens! 

Direction la salle de naissance pour en savoir plus... Maman A arrive, je ne veux pas savoir comment elle a roulé et dans quel état elle a re-deposé Juliette chez Tata Lulu... Toujours est-il qu'elle est la à 16h. Re Monito en bas, des fois que depuis le matin il ait changé. Bah oui, si tu calcules bien, je le porte depuis le matin 9h... Le meme apôtre de Dieu que la veille passe la tete dans la salle, avec le pédiatre. A ce moment la, quand le pédiatre commence à m'expliquer ce qu'il va se passer pour mes bébés, les stades de prématurité toussa toussa, un doute me chatouille l'esprit... Vais-je accoucher? IMPOSSIBLE, ok on est a 32 SA  mais ils ne VEULENT pas que j'accouche. 

Et la, contre toute attente, après confirmation de la parole de Dieu, l'apôtre m'annonce que je vais passer au bloc et qu'ils ne vont pas tenter la voie basse. WHAT? Je vais accoucher? Mais non je ne peux pas, c'est beaucoup trop tôt, je ne VEUX PLUS!!! Elles vont être trop petites, et si si, je les supporte très bien ces contractions, je ne suis pliés en 2 que toutes les 3 minutes, mais le reste du temps je gère comme une chef! Je peux encore tenir au moins 2 semaines et je suis laaaaaargeeeee!

Direction le bloc, on ne m'écoute pas et on file, un créneau s'est libéré. Il est 19h. Pause de la Rachi-anesthésie, une vieille copine maintenant, on s'est rencontré lors du cerclage. Sauf que lors du cerclage je ne l'ai pas du tout supporté, et la, il est hors de question que je rate la naissance de mes filles! Nan mais! 
Vite vite il faut s'allonger, parce qu'elle prend très vite et que je ne sens déjà plus mes jambes, sauf que tu as déjà essayé de te mouvoir avec un bide digne de gargantua sur une table qui ressemble à un poutre de 10cm avec les jambes engourdies? La bonne blague... Mais je les comprends, me soulever avec mes 3 bébés dans le ventre pour m'allonger, chaud chaud! Le champ sous le nez, je négocie pour qu'il soit reculé sous le menton, sous peine de crise d'angoisse. L'anesthésiste me raconte sa vie pour me garder éveillée, j'entends au loin l'obstétricien pester parce qu'une poche a rompu et vue le splotch que j'ai entendu, elle était bien garnie, et l'anesthésiste me dire: le premier bébé est la, regardez, il passe, oui mais ou?, le temps de regarder au bon endroit, je ne vois que le 3eme bebe passer, Emma et ses billes noires ouvertes sur le monde. J'ai entendu mes bébés crier et il parait que tout ce petit monde va bien... 



19h12: Apolline, 1,745KG est née
19h13: Camille , 1,875 Kg est née
19h14: Emma, 1,745Kg est née

Je dis à Maman A et au Doc dans un souffle de soulagement: "je passe le relais, j'ai fais mon job, je ne suis plus responsable!" 






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jeudi 25 août 2016

Juliette a deux mamans... et 3 petites soeurs!




Qu'est-ce qui m'a décidé à écrire un billet traitant de l'homoparentalité? D'une situation qui n'est pas encore claire pour l'administration française, pour le tout un chacun ou même pour nous au quotidien?

Peut-etre le fait qu'en publiant hier une photo de notre mariage pour fêter nos 3 ans sur Instagram, j'ai "étonnamment" perdu quelques abonnés... ou plutôt le fait d'avoir eu des félicitations de beaucoup, et notamment de couples de mamans, dans l'incertitude de leur projet d'adoption... Et assurément le fait de me rendre compte que nous ne sommes pas tous égaux (quel scoop!), pas tous égaux face à l'administration. Je m'explique et me dévoile un peu plus:

Maman A et moi nous connaissons depuis le lycée, sommes ensemble depuis 11 ans, pacsées depuis 9 ans, mariées depuis 3 ans et mamans depuis 4 ans. Toutes ces étapes résument assez bien l'évolution de la loi française quant aux couples de même sexe, hormis la partie "maman" que nous avons quelque peu anticipée. Pour nous, être 2 femmes en couple ne nous interdisait pas de vivre notre envie d'enfant. Nous savions ne pas pouvoir légalement disposer de la PMA en France, donc nous avons fait le choix de nous diriger vers un pays plus avancé en terme de legislation et d'accès à la PMA pour les couples de même sexe.

Il y a 4 ans, être 2 mamans n'était pas legal, nous le savions, et j'avais seule les droits parentaux sur Juliette, ce qui n'est pas sans poser quelques problèmes dans la vie quotidienne: Maman A ne pouvait pas faire soigner Juliette en mon absence sans autorisation de ma part. En cas de disparition prématurée de ma part, Maman A n'aurait pas eu la garde de Juliette, mais elle aurait été confiée à mes parents, elle ne pouvait pas aller la chercher à la creche sans présenter une piece d'identité et que je prévienne à l'avance, elle ne pouvait pas voyager seule avec Juliette, et j'en passe. Juliette apparaissait sur mon livret de famille, oui MON livret de famille ou j'étais déclarée seul parent. Heureusement pour tout cela, nous avons toujours rencontré des gens formidables dans leur ouverture d'esprit: le jour de sa naissance, la sage femme nous a demandé quel nom elle mettait sur le bracelet de naissance... Elle a mis nos 2 noms car pour elle Juliette avait bien 2 mamans quoiqu'en dise la loi... J'en suis encore toute émue... A la creche, jamais les puéricultrices ne nous ont demandé de pièce d'identité... Notre médecin n'a jamais posé la moindre question. Quant à mes parents, j'ai la chance d'avoir une famille ouverte, pas forcément dès le départ, pas forcément évident à accepter lorsque l'on n'a jamais envisagé ce mode de vie... mais force est de constater que notre famille est équilibrée et unie, Granny et Grappy y sont totalement intégrés et je suis convaincue qu'ils auraient fait le bon choix... Nous avions, toutefois, pris la décision de rédiger un testament devant notaire pour établir mes dernières volontés, mais celui-ci n'avait aucune valeur légale, et la garde de Juliette aurait fait l'objet d'un passage devant le juge des affaires familiales qui aurait alors fait un choix en tenant compte ou non de l'existence de ce testament.



Puis la loi autorisant le mariage entre 2 adultes du meme sexe est passée en 2013, validant l'adoption des enfants du couple par le conjoint. Enfin ça, c'est ce qu'en a retenu l'opinion publique. 

Dans la vraie vie, ce qu'il s'est réellement passé, c'est que la sur-médiatisation des anti-mariages gay a fait reculer le gouvernement sur un projet de loi qui nous donnait une vraie reconnaissance en tant que couple. Au lieu de cela, nous avons aujourd'hui une situation bancale qui nous permet certes d'adopter nos enfants (déjà il n'y a pas quelque chose de choquant dans cette phrase?) mais cette adoption n'est pas de fait. Nous devons faire une demande d'adoption plénière auprès du procureur de la république. En fonction du tribunal de grande instance dont nous dépendons, nous devons lancer la procédure avec l'aide d'un avocat. Dans tous les cas, la maman qui a porté l'enfant doit renoncer à ses droits parentaux pour les partager avec sa conjointe (pourquoi devoir y renoncer pour partager...). Il nous faut donc passer devant un notaire, 2 fois. Puis il faut fournir un dossier complet, dans lequel nous devons apporter des témoignages écrits de personne ayant une valeur morale, tels que le médecin de famille, le directeur de la creche, le pédiatre, mais aussi de nos familles et amis afin de justifier de l'investissement et de liens de l'adoptant dans la vie de l'adopté. Il a aussi fallu que Maman A justifie de son investissement financier en fournissant ses relevés de compte et ses bulletins de salaires. Enfin, nous avons prouvé son lien affectif par de nombreuses photos justifiant de sa présence et de son investissement dans la vie de Juliette. Dans certaines régions, et je viens de le découvrir, une enquête de police est menée ainsi qu'une visite du domicile... Je vous laisse juger de la normalité de la situation!



Aujourd'hui, Juliette a officiellement 2 mamans, mais ce n'est pas le cas des triplées. Nous avons donc aujourd'hui 2 livrets de famille (à nouveau, car nous en avions eu un deuxième lors de notre mariage, qui a été détruit avec l'adoption, le premier indiquait que j'étais la maman de Juliette, le deuxième indiquant que j'étais mariée à Maman A et que nous n'avions pas d'enfant ensemble). Notre premier livret indique que Maman A et moi sommes mariés et avons un premier enfant, et le second indiquant que j'ai 3 enfants seule, un premier, un second et un troisième... Oui oui tu fais bien le calcul, j'ai bien 2 premiers enfants, j'ai donc 2 familles... pas très réglo pour Maman A tout ça ;). Mais ne mettons pas la charrue avant les bœufs, je ferai un billet traitant de l'adoption très rapidement, au moins aussi rapidement que le fait de se relancer dans la procédure (ahah, on avait dit qu'on ferait plus vite que pour Juju... Les triplées ont 15 mois et...rien!).

Au quotidien, jusqu'à l'entrée à l'école, pour Juliette, sa famille était "normale". Mais nous avions anticipé et avons commencé à lui expliquer qu'il existait plusieurs types de famille et non un modèle unique et prédominant (peut être que cela a un rapport avec le fait qu'elle ait décidée de faire tourner Maman A en bourrique en l'appelant Papa pendant près de 2 mois... En même temps, pour sa défense, toutes les histoires qu'on lui lisait, tous les dessins animés qu'elle regardait, tournaient autour d'une famille composée d'un papa et d'une maman). Nous lui avons acheté des livres très adaptés décrivant bien les différents types de familles possible, et des histoires dans lesquelles les héros avaient 2 mamans (particulièrement Jean a 2 mamans d'où mon titre) ou 2 papas. Je ferai un billet sur les livres que nous avons trouvé adaptés pour expliquer ces situations à un enfant. Elle a très bien compris, d'autant que dans notre entourage, nous rencontrons tout type de configuration: des familles papa/maman, papa/belle-maman, maman/beau-papa, maman seule, papa seul, 2 mamans... 



A l'école, nous avons averti la maîtresse et la directrice de l'école et lui avions demandé de nous signaler si Juliette subissait la situation. (J'ai préféré lui préciser qu'elle avait bien aussi 3 petites sœurs et que Juliette n'avait pas une imagination débordante ;)) Elle nous a alors rassuré en nous disant qu'elle ne tolérerait pas ça dans sa classe. Alors oui, nous adultes, nous constatons que tous les parents d'élèves ne sont pas aussi ouverts que l'instit', mais nous sommes fières de notre famille et l'assumons complètement, car à nos yeux, si nous ne l'assumons pas, Juliette ressentira que sa situation est différente. Notre discours est ferme et définitif, dans notre société, il n'y a pas un modèle de famille mais plusieurs et il faut l'accepter. 
Certains enfants me demande quand je vais chercher Juliette à la garderie: "n'est-ce pas que c'est pas possible que Juliette elle ait 2 mamans?" Si Si, j'explique mon histoire des types de famille et les enfants comprennent très bien. 

Je ne vais pas te mentir, dans certaines situations, nous y réfléchissons à 2 fois avant de nous dévoiler, nous jaugeons la situation et l'ouverture d'esprit des personnes en face de nous et ne mettrons jamais nos enfants dans une situation inconfortable ou dangereuse. Car que faire, prendre la fuite face à des insultes ou laisser les enfants subir un flot de paroles déplacées? Je préfère ne pas tenter le diable. Nous savons aussi que certaines portes se ferment, nous devons faire baptiser les triplées, un baptême républicain. Hélas la mairie de Bordeaux ne les fait pas, et la plupart des mairies qui le pratiquent aux alentours, ne le font que pour les habitants de la commune et exceptionnellement pour des hors-résidents... Je pense que notre situation ne va pas aider certains maires à statuer en notre faveur... Mais nous en trouverons bien un qui sera d'accord. Et puis si ce n'est pas le cas, nous ferons tout de même la fête. Le baptême républicain est symbolique et n'a aucune valeur juridique... On peut faire aussi bien sans le tampon du maire hein! 

Nous ne sommes pas militantes et avons détesté l'instrumentalisation des enfants lors des manifs pour et contre le mariage gay, mais nous constatons que les mentalités changent à notre contact. Certains constatent que nous n'avons pas une vie de débauche et que nos enfants sont heureux, épanouis, bien éduqués. D'ailleurs, une grand-mère assez fermée sur le sujet nous a même lâché au détour d'un rayon, alors qu'elle nous demandait qui était la maman: "elle a bien de la chance, elle a 2 mamans". Il lui aura fallu quelques minutes de réflexion tout de même hein! D'autres admettent que les enfants ne semblent pas déséquilibrés... Nous n'avons pas vocation à changer les convictions des gens que nous croisons, mais ne nierons jamais le rôle de Maman A. 

Comme dirait belle-maman fièrement, "nous sommes une famille moderne". Nos proches et nos familles ne font aucune différence et c'est bien là le plus important!


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jeudi 11 février 2016

Les triplées font du ski!


Chouquette's Family

Ce qu'il y a de bien avec les vacances de Noel; c'est qu'elles se passent... à Noel! Dans un contexte de course folle au dernier cadeau, puis de course folle aux repas de famille et enfin de course folle aux achats alimentaires solides et liquides. Au milieu de tout ça, il faut trouver un peu de temps pour se "ressourcer".

Je ne te surprendrais donc pas si je t'annonce que nous avons couru, couru et encore couru! Apres avoir bossé tous les jours du 30 Novembre au 24 Décembre, l'heure est à la fête et aux vacances! Chaque année, avec maman A, on se dit: "l'année prochaine on fait autrement, marre de ne pas se reposer pendant les fetes"!

Douce utopie!

Donc cette année, c'était sur on avait la bonne orga: le 24 au soir, réveillon avec ma famille et Mere-Grand sur Bordeaux, puis départ le 25 au matin pour 1 semaine de vacances à la neige ou Beau-papa et Belle-Maman nous rejoindrons, ce qui évitera la partie course pour le réveillon du 25! Oui mais après avoir bossé 26 jours consécutifs, autant te dire que, malgré la persévérance de maman A, la maison est au bord du naufrage et que la partie bagage a été remisé au plus tard, maman A ayant du s'y coller à ma place, malgré, pour elle aussi, 3 semaines de boulot intensif!

Imagine, toi, avec le recul: tu fais la fete le soir et le lendemain, tu décolles avec enfants et bagages à 12h! Bon jusque là, ça parait faisable! Sauf que pour corser le truc, nous tentons le brunch du 25 Décembre avec les parrain-marraines d'Apolline, qui vivent le reste de l'année, dans la contrée du Chocolat, (la veinarde! on sait déjà ce qu'elle va avoir pour ses anniversaires :P)! Maximisation du stress et de l'organisation, mais nous sommes à l'heure pile dans le seul café ouvert un 25 au matin! Ben quoi? Les gens prennent aussi le petit dej le 25 non?

Ah oui, et puis en cours de route, on s'est aussi rendu compte, le 24 à 19h que le pharmacien s'était encore lourdé en nous remettant la commande de lait (3 fois quand meme) et qu'encore une fois, pas de lait AR. C'est la fete à la régurgitation, avec des bébés RGO! Je crois qu'on explose le baromètre du stress! Comme c'est maintenant un lait végétal, hors de question de courir les pharmacies de garde pour le trouver... on sait déjà qu'il n'y en aura pas! Nous voila parties pour 4 jours sans lait!! Le salut vient de Belle-Maman, qui, connaissant notre addiction pour les pharmacies, nous informe que la pharmacie de la station ne ferme pas sur les fetes! Halleluia! Heureusement que je n'ai pas géré le pharmacien à notre retour pour qu'il nous échange le lait, parce que je pense que je ne serais plus totalement libre de mes mouvements à l'heure qu'il est!

On arrive tout de même à décoller le 25 à l'heure dite, mais je te mentirai si je te disais qu'on s'est levé à 9h00... En retirant 4h tu seras dans le vrai! Nous partons, comme nous le voulions, juste après un repas et nous en félicitons! On va pouvoir rouler longtemps sans pause! Au moins jusque Toulouse. 

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Maman A et moi sommes mono-maniaques de la destination! J'ai découvert les Pyrénées-Orientales il y a plus de 10 ans (outch!) et j'en suis tombée amoureuse!  L'une des seules région proposant la mer et la montagne, le tout arrosé de soleil 360 jours par an (fais pas ton chavin! je sais qu'il y a d'autres régions qui allient les deux éléments! Ce que je te dis c'est que pour moi c'est la seule ;) ) Eté comme Hiver nous y passons nos vacances: L'éte vers Perpignan et l'hiver aux Angles. Depuis quelques temps, nous faisons, l'été, un crochet par la Normandie, ou nous rencontrons invariablement les memes conditions météo: Vent, Pluie, Froid, Cyclone, Typhon et j'en passe (si tu crois que j'exagère, viens avec moi!).

Treve de disgression, le trajet est simple: Toulouse, Foix, on goute à Ax-Les-Thermes et arrivée aux Angles prévue pour 20h... La température extérieure sera de 2°, le commandant de bord vous souhaite un agréable voyage.

Moui, Moui, Moui... Sauf que les bébés ont leur propre agenda et que les nôtres ne sont pas synchronisés en plus... Donc après 2 pauses pipi et plus si affinité pour Chouquette Première, nous tentons par tous les moyens d'atteindre Ax pour le gouter... Sauf que les Chouquettes en ont décidé autrement et meurt de faim juste passé Toulouse... Pas de bol on est sorti de l'autoroute pour atteindre la nationale qui nous doit nous mener vers la station...
Paramètre que j'avais oublié dans ma Top Orga, en me disant que l'on ferait chauffer les bibs dans une station essence!
Plan B, il y a 3 MacDo sur la route de Foix, on s'arrête dès que les Triplées piaffent trop fort!
Ok elles patientent à peine jusqu'au 1er... Et la c'est le drame! Ben oui, on est le 25, et à Foix, les MacDo sont fermés tout le 25!
Je me remémore mes années MacDo et je me souviens bien que nous ouvrions le 25 à 14h et qu'on hallucinait du monde qui venait manger! 
Nous sommes maintenant dans l'obligation d'atteindre Ax, ville de station ou nous trouverons donc forcément un micro-onde, dans un concert de hurlements. Je suis à deux doigts de frapper à la porte de chaque ferme que nous croisons entre Foix et Ax pour demander si on peut utiliser le précieux four et je me maudis d'avoir une fois de plus repoussé l'achat d'un chauffe-biberon de voiture doutant de son utilité!
Je l'aurais payé 200 balles ce jour la si j'avais pu l'avoir de suite.
Enfin, nous trouvons juste avant Ax, une petite boulangerie ouverte. La vendeuse, dans un calme olympien lié à la foule présente ce jour la dans son établissement, me voit débarquer en furie, les 3 biberons à la main, déjà décapuchonnés, lui demandant l'usage de son micro-onde en guise de Bonjour! J'entends les enfants  réclamer leur du depuis la boulangerie! Ouf nous passons et repassons les bibs au micro-onde (le lait de riz est particulièrement infâme chaud, alors froid... beurk, je comprends qu'elles le refusent!) et nourrissons notre progéniture! Change de couches et on repart. 

Du coup, on passe en coup de vent à Ax, pour se rendre au plus vite aux Angles, les chouquettes  de tout âge n'apprecient que très moyennement les 5H30 de route! Reste 1h30, mais de montagne! Nous découvrons, à notre grande joie, que Chouquette Première est malade en montagne, et nous confirmons que Maman A aussi! On atteint finalement, péniblement, la station, la voiture pleine de régurgitations et vomis en tout genre (ben oui, le lait et les malades en montagne)! Pour le repos, on repassera! Résolution de la nouvelle année: "Ne plus JAMAIS se mettre la rate au court-bouillon", ça devient vital! Je te laisse imaginer la gueule du dîner de réveillon avec l'estomac dans les chaussettes... Difficile de profiter...




Le lendemain, Tata Lala arrive, 4 jours avec nous, elle ne savait pas à quoi s'attendre, la pauvre. Je pense que si elle "aurait su... elle aurait pas v'nu!" Ma petite soeur se déplace dans le monde entier pour son métier, et toujours en train ou en avion... Point d'aérodrome sur la station (la blague) donc elle arrive en train à la gare de Latour de Carol à 13h30! 45 min de route plus tard, et ben figure-toi que la gare de Latour de Carol n'est PAS à Latour de Carol, mais a Enveitg, le village d'a coté! Tellement évident... 30 min a tourner dans le mini village avec le Tank, les GPS qui m'amenaient tous les 2 dans une ancienne station électrique désaffectée... Non mais ça ne tourne pas rond à la SNCF! Ya un p'tit rigolo qui s'est dit qu'il allait faire C.H.I.E.R (oui chez nous on épelle les gros mots c'est plus classe!) son monde.

Et alors ensuite, LA mission: trouver du lait de riz AR dans la station... Ben ils l'ont hein, mais alors il  coute un bras et un oeil! C'est bien parce qu'on est dimanche que je me suis retenue d'appeler la pharmacie de Bordeaux pour les insulter hein! Donc ils le commandent, bien évidemment perdent le carton, puis finalement le retrouve, ainsi que ma sérénité... Je peux enfin respirer, mes bébés ne feront pas/plus de fausses routes!

Tu vas me dire que je l'ai bien cherché aussi et que je n'ai qu'à pas bouger autant... C'est pas faux, mais on ne peut pas aller contre sa nature... Bouger, voyager est vital! Déjà être cloué au sol me bouffe, il me tarde leurs 2 ans rien que pour ça, alors que par ailleurs, j'ai envie de profiter des mes derniers bébés au maximum, les sentir, les serres fort, les papouiller tant qu'elles me laissent faire...

La vintage attitude!

S'en suivent 4 jours sympas, et quatre nuits moins sympas pour Tata Lala qui dort avec les triplées... qui se réveillent 10 fois chacune par nuit... La pauvre... Elle ne reviendra plus je crois!


La neige n'est pas au rendez-vous, le froid non plus d'ailleurs, heureusement, cette jolie station familiale est bien équipée, et grâce à ces nouveaux canons à neige, les pistes sont couvertes d'un délicieux manteau neigeux! mais juste les pistes... tout autour, c'est tout vert... Difficile de trouver, meme dans la foret, un tas de neige pour faire un bonhomme de neige. Pas grave, on s'amuse quand meme! On mange beaucoup, on boit un peu et on fete le nouvel an en famille autour d'une fondue savoyarde! Juliette nous demande tous les jours d'en refaire!




Sonne l'heure du retour, moins nostalgique que d'habitude, nous avons la chance de repartir un mois plus tard... Il nous tarde déjà! Le chargement de la voiture que l'on ne peut garer près de l'appartement, avec les bébés, et sans Tata Lala ni Beau-papa et Belle-Maman est épique! Nous avons reculé 3 fois l'heure du rendez-vous pour rendre les clés de l'appart... Et c'est à ce moment la que je bénis le proprio de nous avoir imposé le forfait ménage de fin de séjour! Pour 30€... Mais quelle paix! Quand tu as des enfants en bas-âge, le premier commandement des vacances est de se faciliter les choses, le deuxième, de prendre le forfait ménage!

L'appart, nous l'avons trouvé sur Airbnb et il est génial, grand, pas cher, bien équipé et central.

Quand je te dis que cette année c'est tout vert...
Nous pensions partir avec le pousse-pousse, mais après avoir retourné le problème des chaines pour les roues de la poussette et du poids de celle-ci dans tous les sens, une évidence s'est imposée! Il fallait changer de carrosse sous peine de lâché intempestif de bébés dans l'Office de tourisme (en bas d'une cote verglacée! et avec la vitesse s'il te plait!

Le retour est aussi épique que l'aller, sauf que nous avons reçu mon nouveau meilleur pote, le chauffe-biberon de voyage...(que j'avais commandé entre la dinde et la buche le soir de notre arrivée.. Plus jamais hein! Je déteste savoir mes bébés mals par ma négligence!) Et alors vu la route que nous nous payons, je me suis congratulée chaudement de l'avoir fait! 4h30 pour atteindre Ax! Remember, il faut max 1h30!
Nan mais comment vous faites les gens pour partir pendant les vacances scolaires? Je sais, c'est mal dit, je découvre les vacances pendant les vacances scolaires...
WTF: tu perds tout le bénéfice de tes vacances entre la restitution de l'appart, le ménage quand tu te le tapes et les bouchons! Les filles n'en pouvaient plus malgré l'autarcie que nous avions créé grâce notre sauveur, je cite, le chauffe-bib Nuk.

En vrai il est génial, il chauffe à la vapeur en 1min30 sur secteur et en 6 min sur allume-cigares. ON se demande encore comment on a fait tout ce temps sans lui! Fin de la parenthèse...

On decide alors de s'arrêter à l'hôtel et de finir la route le lendemain! Ouf il reste une chambre dans  notre refuge! Belle-maman ayant, comme à son habitude, rempli notre glacière et sept autres qu'elle nous a gracieusement offert, nous ne risquons pas de mourrir de faim! Nuk nous permet de réchauffer les pâtes de secours pour Juju et hop, tout le monde au lit! Oui oui, il ne restait qu'une chambre, on dort donc avec les triplées dans le lit, et autant te dire qu'on est serré comme des thons dans une boite à sardines, mais c'est super sympa!

Au final, nous constatons que nous ne sommes toujours pas au point, que les besoins changent avec l'âge des bébés (grands et petits avançant), qu'il FAUT s'arrêter au bout de 3h max, sinon les bébés ne sont pas bien, qu'il FAUT des sacs en papier pour les vomis (pauvre tank...), qu'il vaut mieux envisager la route en 2 temps, qu'il faut TOUJOURS avoir des pates de secours dans un petit pot de bébé pour Chouquette première, et surtout, SURTOUT, qu'il faut se simplifier les choses pour ne SURTOUT pas arrêter de voyager!

Oui nous sommes reparties 1 mois plus tard, et tout s'est mieux passé, fortes de ces expériences ;)













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dimanche 31 janvier 2016

Fable de la maternité



Une belle journée, dans mon arbre perchée, 
Je me suis dit que je voulais un bébé.
Fi de ma situation particulière, ma volonté en étandard,
Restait à trouver le petit têtard.

Teint en berne et nausées font la paire
La grossesse est loin de ce que l'on pense.
Un chou ou une rose, maman n'en a que faire
Tant que bébé arrive à bon port sans trop d'avance

Neuf mois de découverte et de fusion, 
L'heure est à la délivrance.
Dix, quinze ou vingt heures de travail c'est selon
Le petit monstre est dans la balance
Pesé, mesuré, palpé, manipulé et bagué,
Pas de retour en arrière, il est né.

La première nuit en fer de lance
Les choses sérieuses commencent
La seconde nuit est désillusion
Malgré la joie, maman a des jours sombres
Toutes y arrivent depuis des générations
Ce traitre de babyblues est tapis dans l'ombre

Adieu ventre plat, nuits complètes, farniente et intimité
Bienvenue dans le monde de la maternité
Pas facile à accepter ce changement,
Et pourtant on l'aime tellement ce garnement

Premiers mois... premières fois, 
C'est le grand huit des sentiments, 
Des très hauts, des très bas,
Qui pour en parler au Parlement?
Tant de questions que maman est aux abois, 
F.U.C.K les "tu verras, tu sauras" 
Maman est ce qu'il y a de mieux pour bébé?
Facile à dire, ha ha, salope de culpabilité!

Bébé grandit, mais jamais vraiment,
Le coeur de maman se répare tout doucement,
Et comme la maternité est faite d'ambivalence,
Le bilan est clair, on recommence!
Les peines sont oubliés, les joies sont gravées,
Oui oui, j'en suis sure, je veux un autre bébé!
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mercredi 27 janvier 2016

Réduction embryonnaire... Faites vos jeux, rien ne va plus!






Un petit tour par la grossesse et puis s'en vont...

La dernière fois que je t'en ai parlé, je te narrais l'annonce de cette Mega nouvelle! Si tu te souviens bien, non avions rendez-vous des le lundi suivant avec Dieu, spécialiste des grossesses multiples et hypermultiples... Enfin, ce jour la, je l'ai détesté, mais alors cordialement...

Son discours était très clair: grossesse triple = trop de risque de mortalité ou de handicaps, ou pire... les deux cumulés... La faute à la prématurité induite à ces grossesses. La clé du succès: la réduction embryonnaire... J'avais déjà entendu ce gros mot dans la bouche de mon gyneco, le vendredi précédent, quand il l'avait appelé: "non non elles n'envisagent pas de réduction". Ce n'était pas la première fois, mais je ne m'y étais jamais frotté auparavant et surtout, imaginais quelque chose d'assez anodin! Ben quoi, 2 enfants c'est déjà bien! Sauf que oui, nous sommes déjà parents de ces 3 enfants, et la, tout de suite, on nous demande de réfléchir activement à ce que l'on veut faire. Coup de bol pour nous, ou pas..., on s'y prend tôt, donc on a un delai de réflexion... Dire que les médecins détestent les grossesses multiples est un euphemisme!

Mais qu'est-ce que la réduction embryonnaire... Ma perception du moment: on aspire un embryon pour donner une chance à la grossesse. La vérité vraie? Pardon si je dérange, mais j'aurais aimé avoir des témoignage à ce moment la... On injecte un sérum mortel dans le coeur d'un embryon et il sera "evacué" lors de l'accouchement. De l'entendre me dérange profondément, et de l'écrire me replonge un an en arrière, je me sens tellement mal! Bon, à 7 semaines, me direz-vous, ce n'est pas bien grand... personne ne s'en rendra tellement compte, pas meme les petites soeurs! Sauf que non, le geste se pratique juste avant la fin du délai légal d'avortement, soit 16 semaines. 16 SEMAINES?!?! Mais je le sentirai déjà bouger à ce terme, et les autres bébés? Le risque (hormis psychologique bien sur): La perte de toute la grossesse, et avec mon utérus chatouilleux, ceci est réellement à prendre en compte!

Donc le choix du moment, 2 bébés en pleine forme si la grossesse survit au geste, ou 3 bébés dont statistiquement un décédé ou handicapé... On est le 1er Décembre, vous avez jusqu'au 6 Janvier pour rendre votre copie. Ce meme jour, une échographie, nous montrant nos 3 bébés bien vivants, permettra de déterminer s'il y a un plus faible ou plus a risque pour sélectionner le perdant... Au moins, ce n'est pas du pifaumetre... mais cela ne me console pas! 

Nous sommes passées, en 1 week-end, à possiblement 1 bébé, puis 3 et finalement 2. Car oui, en sortant, je deteste cordialement ce breton expatrié sur nos terres bordelaise, qui, à mon sens devrait servir du Chouchen à toutes les femmes enceintes de triplés qu'il reçoit, avant de leur assener sa sentence, mais je suis sure de ma décision... Il faut être raisonnable, on m'a toujours reproché de ne pas l'être... Alors ce sera 2 bébés en bonne santé. Si jamais la grossesse ne tient pas, seules Maman A et Moi seront impactées et seules nous, aurons à faire notre deuil. Nous n'embarquerons personne dans notre galère de douleur et surtout pas Juliette. 

Je te passe l'état d'esprit dans lequel nous sommes. Maman A n'est clairement pas en accord avec ma décision, tout comme ma famille, mais elle l'accepte parce qu'elle pense ne pas pouvoir m'imposer quelque chose auquel je ne crois pas. Je n'ai jamais autant prier pour que la nature fasse ce terrible choix à ma place! Ben quoi, elle nous a fait une belle farce, ok, c'était drôle une minute, mais les blagues les plus courtes sont les meilleures (j'entends encore mon papa me répéter cette phrase). 

Au dela du risque de handicap et de mortalité, est-ce que nous nous sentons capable d'imposer à Juliette, avec qui j'entretiens une relation fusionnelle, de perdre cela pour 3 nouveaux enfants, d'avoir moins de temps, beaucoup moins de temps pour elle? 

Tous les témoignages sont bons à prendre, nous appelons de super copains qui ont eu des jumelles et qui ont "surmonté" la situation, car oui, ils ont eu du mal à l'accepter... et nous voulons les voir pour constater comment ils vivent le truc, et ce qu'ils feraient avec le recul.  Nous passons un dimanche aprem avec eux, et leur famille si joyeuse, unie et complete nous fait envie, ils sont heureux et respirent la sérénité. Ma décision est immuable pourtant, 2 de plus ce sera bien! Leur verdict est sans appel: malgré les galères, aucun regret, ils le referaient 100 fois! Et leurs enfants sont tellement épanouis qu'on ferait le meme choix avec plaisir.

Nous appelons d'autres super potes qui ont eu des enfants prématurés, en singleton, mais prémas pour d'autres raisons. Leurs enfants sont en pleine forme et surtout, surtout, ils sont enchantés par les services de neonat et le suivi de Pellegrin. Je me souviens d'une phrase: "Ce n'est pas la prématurité qui doit dicter ton choix..." Arf, ça ne m'aide pas...!

Se passent les fetes de noel, j'annonce à mes grands-parents que je suis enceinte, en meme temps je ne peux plus vraiment le cacher, mais leur dit que sans écho, je ne voulais pas leur en parler et que je leur donne plus de nouvelles très vite. Ouf, je botte en touche... mais je ne suis pas fière, je déteste mentir, d'autant que je sais que ma grand-mère est toujours d'excellents conseils. J'essaye de faire passer à Granny et Grappy l'information que la décision est prise, mais comme un fait exprès, ils refusent plus ou moins de l'entendre... A ce moment la, je me sens incomprise et seule. Je n'ai pas le recul pour me dire que mon père sait bien que je ne saurais pas accepter et gérer cette situation et qu'il veut seulement me rassurer quant à l'issue de cette grossesse triple: "Les stats ne sont que des stats... " 

Je n'ai pas le droit de bouger pour les fetes, Dieu m'octroie un sursis en me permettant d'aller passer le 25 à Limoges chez Tonton Nono et Tata Myriam. Je suis tellement HS par les nausées et le contexte que je m'endors avec Juliette en allant la coucher et que je ne profite absolument pas. Dur de supporter les nausées dans cette situation, tu sais que tu as des nausées pour 3 mais, c'est juste pour le fun hein!

Je devais prendre la decision la plus dure que l'on m'avait jamais demandé de prendre, en ayant des epaules de parent... Comment allais-je le vivre? Je suis persuadée que tous les jours en les regardant, je me serais dit: "il m'en manque une" et "comment les autres ont pu vivre cette épreuve... surtout que dans le lot, il y a une paire de vraies jumelles... bonjour les conséquences psychologiques"... Je me replie sur moi-même, ne donne pas de nouvelles... Comment pourrais-je dire que tout va bien...! 

Le 4 janvier, toujours dans mes nausées, l'estomac dans les chaussettes, je vais ouvrir le magasin... Ma soeur me dit par sms qu'elle regarde une émission sur les triplés animée par Sophie Davant... Chouette du voyeurisme! Je lui dis, toujours tellement sure de moi (lol): "je ne regarde pas, tu veux me faire changer d'avis!" Et bien sur, je regarde... Le thème tourne autour des arrivées de multiples et comment les gens le vivent. Et comme un fait exprès, toutes les personnes présentes ont eu une grossesse idyllique et les triplés sont en pleine santé. Bien sur, tout le monde rejouerait avec plaisir. 

Mais alors quoi! ça n'a pas l'air si terrible que ça la grossesse triple... Sur le plateau, toutes les nanas y sont arrivées et tous les enfants vont bien! Pourquoi pas moi? Je ne tue aucun suspens en te disant que j'ai retourné ma veste aussi sec. On est le 4 janvier, l'echo est dans 2 jours, et je dis non à la réduction, sauf pour raison médicale bien sur... mon discours initial quoi...

Arrive le fameux 6 janvier 2015... J'ai hate de voir tout ce petit monde, et surtout, souhaite que les 3 aillent pour le mieux... Je suis angoissée et tellement honteuse et effondrée d'avoir pu espérer le contraire, que je me dis que la nature va forcément m'avoir puni...

Oui on perd toute rationalité je crois, dans ce genre de contexte... 

Verdict, tout le monde va bien! Des bébés parfaitement symétriques, meme taille, meme poids, au gramme et au millimètre près, des nuques claires, et aucune malformation! Qu'ai-je fais pour mériter ça? Je ne sais toujours pas, mais je mesure notre chance tous les jours en les regardant.

Le rendez-vous avec Dieu est express, "tout le monde va bien, on garde tout le monde, merci, au revoir"! Et la, Dieu, qui nous a toujours dit qu'il suivrait notre choix et nous accompagnerait du mieux qu'il pourrait dans celui-ci me dit : "vous avez raison, je n'aurais pas pu faire un choix, ça aurait été au pif, on n'en parle plus".

J'avais l'aval de Dieu et je pouvais poursuivre sereinement ma grossesse et enfin profiter...



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